Des membres du gouvernement commentent les résultats du conseil des ministres

Les résultats du conseil des ministres, réuni mercredi à Nouakchott, ont été commentés dans l'après-midi par des membres du gouvernement,lors d'un point de presse.
Il s'agit des ministres de l’Enseignement supérieur de la Recherche scientifique, des Technologies de l’Information et de la Communication, Dr. Sidi Ould Salem, porte-parole du gouvernement, de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Mohamed Salem Ould Merzoug, des Affaires économiques et de la Promotion des Secteurs productifs, M. Ousmane Mamoudou Kane et de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement, M. Lemrabott Ould Bennahi.

Prenant la parole le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et approuvé plusieurs projets de lois, de décrets et des communications dont un projet de décret concernant le statut du corps des chercheurs, des communications sur la stratégie nationale de décentralisation du développement local ainsi que sur la mission effectuée par des membres du gouvernement à la Zone Franche de Nouadhibou.

Revenant plus en détail sur la communication relative à la stratégie nationale de la décentralisation et du développement local, le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’elle vise à faire le point sur le processus de décentralisation entamé en 1986 et à apporter les réformes nécessaires. Elles sont regroupées au niveau de trois champs. Le premier est la promotion d’une gouvernance territoriale inclusive, le second concerne l’accès universel aux services sociaux de base, et le troisième a pour but d'assurer un développement local économiquement durable.

La stratégie prévoit également, de mettre en place un plan d’orientation des ressources aux organisations locales et un mécanisme de coordination et de financement. Selon le ministre, l’essentiel des financements locaux, proviennent des partenaires techniques et financiers ou de la Caisse de Dépôt et de Développement. Il a souligné que la stratégie favorisera une meilleure gestion des ressources financières.

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur a estimé, que la mise en œuvre de la stratégie sera un catalyseur qui permettra aux conseils régionaux de jouer pleinement leur rôle. Il s’est dit convaincu que c'est une nouvelle dynamique de la décentralisation qui se poursuit en Mauritanie et que cela passera également, par l’instauration d’un cadre de dialogue avec les acteurs locaux.

A son tour, le ministre des Affaires économiques a exposé les points saillants des observations et recommandations faites à la suite de la mission interministérielle dépêchée à la Zone Franche de Nouadhibou, le 17 septembre 2020.

Il a rappelé que l’objectif de la ZFN est d’être un accélérateur du développement de Nouadhibou et que 7 ans après sa création, le président de la République a décidé qu’une évaluation de son rendement s’imposait.

Sur la base du rapport de mission, qui résulte des observations et recommandations de l’équipe interministérielle, le conseil a décidé de réviser la loi n°2013.001 portant création de la Zone Franche de Nouadhibou. Une commission a été désignée pour proposer des modifications substantielles au texte pour obtenir les résultats attendus d’une zone franche. Elle est composée des ministres des Affaires Economiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, des Pêches et de l'Economie maritime, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire et du secrétaire général du gouvernement.

D'ores et déjà, le ministre des Affaires économiques estime que trois chantiers ont été identifiés. Il s’agit d’abord, de débarrasser la ZFN des activités régaliennes, qui seront couvertes par les autorités locales, les communes et le conseil régional. Ensuite, la ZFN devra être plus sélective dans l’attribution des agréments et en mettant l’accent sur des activités avec une réelle valeur ajoutée. Enfin, la gouvernance de la ZFN sera révisée et son périmètre sera restreint.

Il a enfin noté que l’effectivité de toutes ces réformes nécessitera une période de transition plus ou moins longue.

De son côté, le ministre de la Culture a annoncé le report de la dixième édition du festival des villes anciennes au mois d’octobre de l’année prochaine, à Ouadane. Il a précisé que la décision est motivée par le contexte sanitaire et la situation socio-économique locale.

S’agissant du premier point, la difficulté de faire respecter les mesures barrières contre la Covid-19 a été citée comme élément dissuasif. Pour le second argument, de nature économique, le ministre a souligné que la zone devant accueillir le festival connait un déficit de pluviométrie et est exposée à la sécheresse. Pour lui, le report permettra de mieux se préparer pour organiser une édition réussie en 2021.

Avant d’entamer la série de questions/réponses, le ministre de l’Enseignement supérieur a indiqué que le projet de décret adopté en conseil des ministres, a pour objet de préciser le statut du corps des chercheurs exerçant dans les établissements publics et/ou privés de recherche scientifique conformément à la loi n°2010.043 du 21 juillet 2010 relative à l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique.

Le décret fixera les conditions de recrutement et de déroulement de la carrière du chercheur ainsi que la possibilité pour les établissements publics ou privés, de faire appel à des chercheurs contractuels pour réaliser leurs programmes de recherches. Le ministre a par ailleurs expliqué, que les chercheurs qui répondent aux critères scientifiques et qui produisent pourront être mobilisés, sur une large gamme de filières.

Répondant à une question sur le nombre de places disponibles à l’université pour les nouveaux bacheliers, le ministre a souligné que dans toute organisation, structure, il y a une capacité d'accueil. Etant donné que l’accès à l’université est conditionné par l’obtention du baccalauréat, les mesures nécessaires seront prises pour que l’orientation et la rentrée se passent bien.

En ce qui concerne l’attribution des licences 4G, le ministre a indiqué qu’il s’agit d’une avancée significative. Il admet que la Mauritanie qui était en avance sur plusieurs pays dans l’acquisition de la 3G, va pouvoir rattraper son retard concernant la 4G. Pour rappel, le Conseil National de Régulation a attribué le 28 septembre, 3 licences aux opérateurs de téléphonie du pays. Ils ont 15 jours pour signer le cahier des charges.

En réponse à question sur la montée supposée de la criminalité à Nouakchott, le ministre de l’Intérieur a expliqué qu’il n’en est rien. Selon les chiffres en sa possession, une baisse de la criminalité a été observée sur les 7 derniers mois. Il a rappelé qu'un centre coordination de l’action des forces sécuritaires a été créé avec pour objectif de rendre la ville beaucoup plus sûre. Cela passe par l’usage des méthodes traditionnelles mais également d’outils modernes de surveillance, des marchés et lieux publics notamment.

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