Des membres du gouvernement ont commenté, mardi soir, des résultats du conseil des ministres qui a eu lieu la veille. Il s’agit des ministres de l’Équipement et des Transports, porte-parole du gouvernement, M. Nany Ould Chrougha, des Affaires économiques et de la Promotion des Secteurs productifs, M. Ousmane Mamoudou Kane et des Finances, M. Isselmou Ould Mohamed M’bady.
Intervenant le premier, le porte-parole du gouvernement a déclaré que le gouvernement a examiné et approuvé des projets de décrets, dont ceux portant ratification d’un accord prêt et d’un accord-cadre entre la République Islamique de Mauritanie et la Banque Islamique de Développement (BID), pour contribuer au financement du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Kiffa. Le conseil a également approuvé un autre projet de décret relatif à la création d’un organisme national de collecte et de gestion de la Zakat en Mauritanie.
Intervenant à son tour, le ministre des Affaires économiques a déclaré que les deux projets de décrets font suite aux accords signés entre la Mauritanie et la BID en guise de contribution au financement du projet d’approvisionnement en eau de localités situées entre Kiffa et Gouraye. Il a déclaré que cet important projet est financé par six partenaires étrangers, en plus du budget de l’État.
Le ministre a rappelé que lesdits accords doivent être adoptés par les conseils d’administration (CA) des organismes partenaires avant l’adoption en conseil des ministres, notant que c’est déjà chose faite pour les accords signés avec la BID et le Fonds Arabe de Développement économique et social (FADES). L’accord avec le Fonds de l’Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (OPEP) est en cours d’examen par le CA, tandis que ceux signés avec les Fonds du Koweït et d’Abu Dhabi seront examinés et validés en début d’année prochaine, a indiqué le ministre.
Par ailleurs, le ministre des Affaires économiques est revenu sur sa communication mensuelle relative à l’état d’avancement des projets financés par des bailleurs étrangers. Il estime qu’il y a une nette amélioration dans l’exécution technique et financière des projets entre décembre 2021 et novembre 2022. Selon lui, ceci résulte des efforts fournis par le gouvernement et les unités de coordination des projets, sur instruction du Président de la République.
Pour illustrer son propos, il a déclaré qu’en novembre 2021, 57% des projets financés par des bailleurs étrangers, étaient considérés comme des projets à problème. Ce chiffre est passé à 25% en décembre 2022, souligne le ministre qui précise qu’en tout, la Mauritanie compte 106 projets actifs, financés par des partenaires étrangers. Ceci représente une enveloppe de 3,6 milliards de dollars soit 133 milliards d’ouguiyas.
L’année dernière, à la même période, seules 45% des unités de coordination des projets répondaient aux demandes d’information, révèle le ministre qui affirme que le taux est passé à 85% cette année. D’après lui, les coordination de projet répondent davantage aux demandes d’information du ministère et des bailleurs et participent aux diagnostics des retards éventuels.
Interrogé sur l’impact que ces avancées auront, le ministre a indiqué que la première des choses c’est que les populations au nom desquels les fonds ont été mobilisés vont pouvoir effectivement bénéficier des services. Ensuite, la bonne exécution des projets, consolide l’image du pays et la relation de confiance avec les partenaires techniques et financiers extérieurs.
En outre, répondant à une question sur un supposé recul de la Mauritanie classement Doing Business, le ministre a déclaré que ledit classement a été suspendu depuis plus d’une année, par conséquent on ne peut pas dire que la Mauritanie a connu un recul.
De son côté, le ministre des Finances a présenté les points saillants du projet de décret portant création d’un organisme national pour la collecte et la gestion de la Zakat en Mauritanie. Il a souligné qu’un compte d’affection spéciale dénommé « Beit Mal Zakat » a été mis en place, afin de recevoir les contributions en vue d’une redistribution en toute équité et transparence.
Il a déclaré que ce moyen moderne de collecte de l’aumône, permettra à plus de personnes nécessiteuses de bénéficier de la Zakat. Il a aussi noté que la Zakat doit avoir un rôle à jouer dans le développement économique et social, notamment à travers le financement de projets à fort impact social.
Le ministre a aussi annoncé qu’une commission sera chargée de travailler sur le mécanisme devant permettre de déployer la nouvelle stratégie. Cette dernière sera notamment composée d’oulémas et personnes ressources nécessaires, pour une application progressive. Le ministre a aussi levé le voile sur une partie du fonctionnement de l’organisme. En effet, parlant des nécessiteux, il a affirmé qu’ils seront recensés et inscrits dans un registre d’ayants droit.
Le ministre a en outre déclaré qu’un effort important sera consenti pour sensibiliser les populations, qui, jusqu’ici, utilisent la méthode traditionnelle de zakat. De plus, il a précisé que la nouvelle formule va permettre aux mauritaniens de la diaspora désireux de faire leur zakat en Mauritanie, de s’en acquitter à travers l’organisme national qui vient d’être créé.
Interrogé sur l’exactitude des chiffres qu’il avait donnés dernièrement concernant les salaires de certains fonctionnaires, le ministre des Finances les confirme. Le gouvernement a consenti des efforts pour améliorer les conditions de vie de fonctionnaires, dont les enseignants à travers l’augmentation des salaires. Selon lui, il n’y a pas de secret sur les émoluments des fonctionnaires car tout est régi par la loi.
Répondant à quelques questions, le porte-parole du gouvernement a tenu à rappeler que l’accès à l’information est garanti en Mauritanie, soulignant que les ministres se présentent chaque semaine devant les journalistes. Poursuivant, le porte-parole a rappelé que les ministères ont tous des guichets d’information et d’orientation.
S’agissant des données spécifiques à l’industrie aurifère, le porte-parole a déclaré que les données sont ouvertes et qu’il est possible d’y accéder librement à travers les services du ministère ou encore l’initiative de transparence des industries extractives.