Présentation du PNBA

Créé en 1976, le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA) est un établissement public à  caractère administratif, régi par une loi spécifique (2000-024) délimitant son territoire à 12000 Km² dont 180 Km de linéaire côtier, soit le 1/3 du littoral mauritanien sans prise en compte du littoral adjacent aux 15 îles et îlots.

Le PNBA est l’une des plus grandes aires marines protégées d’Afrique, il est classé zone humide d’importance internationale depuis 1982 (RAMSAR), site du Patrimoine Mondial depuis 1989 (UNESCO) et don à la Terre en 2001 (WWF).

Le  Conseil  d’Administration  du PNBA est composé des  représentants  de  neuf  départements  ministériels,  ce  qui  lui  assure  une  approche  transversale de gestion du Bien.

Le Conseil Scientifique du Banc d'Arguin (CSBA) est un  organe légal consultatif indépendant  composé de onze membres, choisis par les scientifiques de renommés, sans distinction de nationalité, connus pour  leur dévouement  envers  la  préservation  du PNBA.  Les  membres  du  conseil scientifique sont désignés pour un mandat de trois ans renouvelable une fois. Le  secrétariat  du  conseil  scientifique  est assuré par le directeur du PNBA qui est membre de droit.

Sur le territoire maritime du PNBA, la pêche motorisée est interdite. Seule la pêche en lanche  à voile est, exclusivement, autorisée aux pêcheurs imraguen pour des fins de subsistance.

Les lanches à voiles, héritées des canariens, dénommées Tamounanet, sont le symbole du PNBA et constituent un modèle de gestion des territoires littoraux, plus sobre en carbone et plus durable pour la biodiversité. Par approche de précaution, la loi a plafonné le nombre de lanches à 114.

La biodiversité du PNBA résulte d’interactions entre les différentes composantes de ses  écosystèmes,  notamment  les herbiers, les oiseaux et le benthos et la combinaison d’un ensemble de conditions hydro-physiques, climatiques et morphologiques particulières.

Zone de reproduction et de grossissement pour plus de 200 espèces de poissons crustacés et mollusques, 7 espèces de mammifères marins (dauphins  et  phoques  moines),  6  espèces  de  tortues  marines  principalement  la  tortue  verte,  une faune terrestre particulièrement rare (unique colonie de Gazelle Dorcas dans l’île de Tidra), présence des mangroves  à  palétuviers  blancs  les  plus  septentrionales d’Afrique de l’Ouest  et  des prairies à spartines et à zostères les plus méridionales de la côte ouest-africaine, zone de refuge pour plus de 2 millions d’oiseaux  migrateurs  provenant de la Sibérie, d’Europe, présence d’espèces reliques (mangroves, tilapia, poissons chats), deux espèces endémiques d’oiseaux (spatule du banc d’Arguin et héron pale).

Le PNBA assure la gestion de la réserve satellite du Cap Blanc située au sud de la presqu’île de Nouadhibou. La presqu’île du Cap Blanc abrite la principale colonie de phoque moine (Monachus monachus) au monde menacée de disparition. Le nombre d’individus recensé en 2018 est de 330 soit plus de 50% de la population mondiale alors qu’en 1997, cette population a subi une hécatombe qui a décimé 50% de sa population d’antan.

La gestion participative au PNBA est concrétisée à travers  la  mise  en  place  du  comité  villageois  de concertation et de cogestion (CVCG). Cette instance débat de tous les problèmes ayant trait à la conservation, au développement socioéconomique des populations résidentes et le suivi des engagements mutuels.

L’étude portant sur l’évaluation des services rendus par les écosystèmes, financées par le FFEM/AFD, du banc d’Arguin (Trégarot et al, 2018) donne une estimation  de  la  contribution  du  PNBA  aux  pêcheries de la ZEE de la Mauritanie d’environ 78 millions d’euro par an. Bien que ce soit une sous-estimation, cet ordre de grandeur montre le rôle clé du banc d’Arguin dans sa contribution à l’économie nationale.

Les  deux  principaux  services  rendus  par  les  écosystèmes  du  banc  d’Arguin  sont  d’une  part  le  service de séquestration du carbone fourni par les herbiers marins qui lui confère un rôle de puits de carbone considérable. En effet, le parc contribuera à hauteur de 22% de l’engagement de réduction de gaz à effet de serre (GES) que la Mauritanie a pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Le second service est sa contribution à la régénération des ressources halieutiques. Une étude récente estime que 23 % de la biomasse pêchée dans la ZEE mauritanienne vient du PNBA.

La  surveillance  maritime  est  un  modèle  dans  la sous-région. Elle est participative parce qu’elle implique la Garde Côtes Mauritanienne, l’Administration du PNBA et la population résidente. Elle mobilise des moyens humains, techniques et  financiers conséquents. L’expérience du PNBA est capitalisée dans la sous-région.

Le PNBA assure l’accès aux services sociaux de base aux populations résidentes à travers la construction d’unités de dessalement photovoltaïque, la construction d’écoles dans les différents villages côtiers et la prise en charge de missions mensuelles de santé.

Le PNBA est la première aire marine protégée en Afrique de l’ouest à se doter d’un plan d’aménagement et de gestion quinquennal en 2005 et depuis 2017, d’un outil d’évaluation de l’efficacité de gestion de type Tableau de Bord.

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