Des membres du gouvernement, ont commenté, mercredi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé dans la matinée du mardi 13 septembre. Il s’agit du ministre de l’Équipement et des Transports, Porte-parole du gouvernement, M. Nany Ould Chrougha, du ministre de l’hydraulique et de l’Assainissement, M. Sidi Mohamed Ould Taleb Amar, du ministre de la Santé, M. Moctar Ould Dahi, du ministre de l’Élevage, M. Brahim Vall Ould Mohamed Lemine et du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, M. Sid Ahmed Ould Mohamed.
Le porte-parole du gouvernement a introduit la séance et exposé les mesures prises durant le dernier conseil des ministres. Il a ensuite laissé les ministres cités plus haut, apporter plus de détails sur les projets les concernant.
Lui succédant, le ministre de l’Hydraulique est revenu sur le projet de loi portant autorisation de la ratification du 5e contrat-programme entre l’État mauritanien et la Société nationale des Forages et Puits (SNFP). Il s’agit selon lui, d’un renouvellement qui va couvrir la période allant de 2022 à 2025. Il permettra de garantir l’exécution des travaux de forage de puits, pour améliorer l’accès à l’eau. Ainsi, dit-il, 100 puits seront forés chaque année.
Le ministre a expliqué le renouvellement du contrat-programme par le fait que SNFP leur permet d’intervenir dans les zones reculées, là où les sociétés privées rechignent à y aller et lorsqu’ils acceptent de s’y déplacer, c’est à des prix exorbitants.
Interrogé sur la problématique de l’évacuation des eaux de pluie, le ministre a rappelé que des hauteurs de 200 mm ont été enregistrées à Nouakchott. Il s’agit selon lui, d’une situation exceptionnelle, qui a nécessité des mesures tout aussi exceptionnelles. Il a déclaré que le réseau d’assainissement a bien fonctionné, notant que dans les zones qui n’étaient pas reliées au réseau, d’autres moyens ont été utilisés : digues, citernes d’aspiration des eaux…
Le ministre qui déclare que la situation est sous contrôle, annonce que des études sont en cours afin de renforcer le réseau d’assainissement, et éviter que pareille situation ne se reproduise.
De son côté, le ministre de la Santé, a exposé les points saillants de la politique pharmaceutique nationale (PPN) pour la période 2022 – 2026. Il a d’emblée souligné que la dernière en date a été adoptée en 1999. L’objectif de la PPN est de consolider les acquis, identifier les dysfonctionnements et apporter des solutions. La politique vise apporter des améliorations devant permettre de garantir la fourniture de médicaments de qualité sur l’ensemble du territoire et à des prix abordables.
Citant les acquis, il a noté la création de la centrale d’Achat des Médicaments, Équipements et Consommables Médicaux, la mise en place de laboratoires, et des mécanismes de contrôle, entre autres.
Pour ce qui est des insuffisances, le ministre a relevé le manque de ressources humaines, soulignant qu’on ne dispose de 160 pharmaciens, dont 79 seulement travaillent dans le secteur public, tandis près de 1000 pharmacies existent sur l’ensemble du territoire.
Aussi, le ministre a fait état de l’absence d’une loi autorisant et encadrant la production de médicaments au niveau local. Autre difficulté à prendre en considération, le manque de coordination dans la lutte contre le trafic de médicaments. Enfin, il a évoqué l’absence de textes permettant l’intégration et l’encadrement de la médecine traditionnelle.
Au chapitre des solutions, le ministre a indiqué que le renforcement des ressources humaines sera progressif, espérant que le marché soit renforcé par 100 nouveaux pharmaciens. Il a aussi noté l’ouverture récente d’une filière pharmaceutique, dont la première promotion sortira d’ici 5 ans. Ensuite, le gouvernement compte poursuivre les efforts allant dans le sens de la disponibilité des médicaments, à des prix décents. A ce propos, il a déclaré qu’avec la CAMEC et Mouyessar, les médicaments seront disponibles dans tous les hôpitaux publics, à des prix plus bas que partout ailleurs.
En outre, le ministre a indiqué que l’assurance maladie fait partie des priorités de la PPN, avant d’ajouter que les travailleurs du secteur formel, ceux du secteur informel et les citoyens les plus vulnérables, seront assurés à travers les différents établissements et mécanismes mis en place par l’État.
La PPN souligne le ministre, va améliorer l’assurance qualité des médicaments et assurer le contrôle via tous les outils disponibles. Toujours concernant les médicaments, il a déclaré que la PPN prévoit l’élaboration d’une loi devant règlementer la production de certains médicaments au niveau local car au moins deux sociétés ont signé des conventions d’établissement avec l’État mauritanien, pour installer des unités de production de médicaments. Enfin, la PPN va œuvrer à l’harmonisation de la pharmacopée traditionnelle avec la médecine moderne, grâce à un cadre juridique qui sera défini.
Répondant à une question sur les maladies saisonnières, le ministre a déclaré que le gouvernement avait anticipé la situation en mettant en place un plan de riposte opérationnel, avec des sous-commissions dans chaque région. Des équipes médicales ont été mobilisées pour mener des investigations épidémiologiques, traiter les cas, identifier de fièvre de la vallée du rift et Crimée Congo.
Le ministre a fait état de rapports quotidiens qui sont produits sur la situation. Au passage il a invité les populations en contact avec les animaux, de faire preuve de vigilance et de contacter les services de santé, pour tout cas suspect.
Le ministre de l’Élevage est quant à lui revenu sur les grandes lignes de la communication relative à la campagne nationale de protection des pâturages contre les feux de brousse. Cette communication faite conjointement avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable, vise à proposer un plan d’action, qui tend à réduire les dégâts causés par les feux de brousse.
Le ministre, qui souligne que la zone sylvo-pastorale a été abondamment arrosée par les pluies, insiste sur la nécessité de préserver le couvert végétal, dont 50 à 300 hectares ont été détruits par les feux de brousse, l’année dernière. D’après lui, ces hectares de pâturage ravagés, coutent au pays plus de 700 millions par an.
Le ministre a déclaré que des pare- feux seront réalisés et qu’une brigade d’intervention mobile sera mise en place. Il a aussi affirmé que l’accent sera mis sur la sensibilisation des populations et l’implication de toutes les parties prenantes, afin de sécuriser au maximum les pâturages.
Interrogé sur l’exécution des travaux, le ministre a répondu que les kilomètres de pare- feux seront installés par la Société nationale d’Aménagement agricole et des Travaux (SNAT).
Intervenant à son tour, le ministre de l’Aménagement du territoire, est revenu sur le plan de lotissement de la ville Timbedra. Il fait suite à l’engagement pris par le Président de la République, l’année dernière. Il permet de repenser l’urbanisation de la ville, en prenant en compte les éléments nécessaires à la qualité de vie, la sécurité et la quiétude, a annoncé le ministre.
Selon lui, le plan de lotissement comprend 5000 parcelles à usage d’habitation, de 250 hectares réservés à des installations publiques.
Plan prend aussi en considération le désenclavement, notamment en reliant la ville à divers axes routiers majeurs.
Toujours concernant le plan, le ministre a souligné qu’il identifie clairement les zones inondables, de sorte à ce qu’elles ne soient pas occupées par les populations. Le ministre aussi déclaré que le programme de lotissement va démarrer dans deux semaines, notant que des équipes composées uniquement de mauritaniens sont à pied d’œuvre.
Répondant à une question sur la ”gazra” du domaine public, il a estimé que la lutte contre l’occupation anarchique des places publiques, est un travail de longue haleine qui se poursuit. Il a précisé que le traitement des dossiers se fait au cas par cas et que le but de l’opération est d’apporter des solutions justes.
De retour au pupitre, le porte-parole du gouvernement a répondu à une question relative à la position de la Mauritanie sur le dossier du Sahara. Pour le ministre, la position de la Mauritanie est restée la même depuis 1979. Il s’agit de la neutralité positive, qui s’articule autour de trois points. Le premier indique le ministre, de respecter les décisions prises par les Nations Unies. Le deuxième concerne la préservation de bonnes relations avec toutes les parties. Le troisième et dernier est la disponibilité de la Mauritanie, à apporter sa contribution pour une solution pacifique et pérenne.
Pour ce qui est des deux orpailleurs ayant trouvé la mort récemment, hors du territoire national, le porte-parole a présenté ses condoléances, et souhaité un prompt rétablissement au troisième blessé. En outre, il a invité les chercheurs d’or à limiter leurs activités sur le territoire national, afin d’éviter des incidents de ce genre.