Le ministre de l’Education nationale et de la Réforme du Secteur éducatif, porte-parole du gouvernement, M. Mohamed Melainine Ould Eyih, a commenté, jeudi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée.
Dans son mot introductif, le porte-parole a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs lois. Il est revenu plus en détail sur trois d’entre eux.
Résilience des éleveurs
Le premier projet de loi évoqué, est relatif à l’autorisation de la ratification de l’accord de financement, signé entre la Mauritanie et l’Association internationale de Développement. Il vise à doter le programme régional d’appui au pastoralisme au Sahel, d’un financement additionnel de 25 millions de dollars. Selon le porte-parole du gouvernement, les fonds permettront d’améliorer la résilience des éleveurs et de soutenir les différents programmes de sécurité alimentaire à travers la distribution du blé.
Poursuivant, le ministre a indiqué que trois entités auront en charge la mise en œuvre du projet. Ainsi, le Programme alimentaire Mondial aura en charge l’achat du blé, la Centrale d’achat et d’Approvisionnement des Marché va en assurer la réception et s’occupera des formalités administratives, notamment le dédouanement, tandis que le Commissariat à la Sécurité alimentaire aura pour mission de stocker puis distribuer le blé aux ménages éligibles.
Le ministre a noté que cette action à venir, intervient dans un contexte marqué par la perturbation du marché international et l’augmentation du prix du blé, en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Loi de finance rectificative
Concernant le second projet de loi, il concerne la loi de finance rectificative. Le porte-parole du gouvernement a de nouveau évoqué la guerre en Ukraine, ainsi que les effets du Covid19, comme éléments ayant eu un impact sur les projections. Il souligne notamment l’augmentation des prix des céréales et des hydrocarbures. Outre une inflation qui va augmenter, toutes les autres projections restent inchangées. L’objectif du projet est, selon le porte-parole du gouvernement, de prendre en compte la hausse des prix des hydrocarbures et du blé, afin de fournir ces produits aux citoyens à des prix raisonnables.
Réforme du secteur de l’Education
Revenant plus en détails sur les étapes par lesquelles le texte du projet de loi d’Orientation du Système éducatif national est passé avant d’avoir sa forme actuelle, le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’il espère que ce texte sera adopté au cours de la session parlementaire en cours.
Revenant sur le contexte, le porte-parole du gouvernement a souligné que le projet vise à unifier le cadre juridique afin de mieux organiser le système éducatif et vient en application des principales recommandations adoptées lors d’un processus assez long.
Le ministre a rappelé que des concertations ont été organisées au niveau des wilayas du pays avant qu’elles ne soient posées au niveau national. Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a insisté sur le fait que le processus s’est déroulé dans une large concertation avec les partis politiques, les parents d’élèves et la société civile, notant que le texte a été soumis au Haut Conseil de l’Education, et ce dernier a donné un avis qui a été pris en compte avant l’adoption au conseil des ministres, a précisé M. le ministre de l’Education.
Les points saillants
Parmi les points les plus saillants du projet de loi d’Orientation du Système éducatif national, le ministre a souligné le concept de l’école républicaine, porteuse des valeurs arabo-africaines du pays. Il a ensuite déclaré que le projet aura un impact positif, notamment en ce qui concerne la qualité du contenu, la vision claire ou encore l’identification des besoins.
Toujours concernant les mesures phares à retenir, le porte-parole du gouvernement a déclaré que l’enseignement préscolaire sera assuré dans les langues nationales, notant qu’à la 5e année, l’enfant sera préparé à intégrer l’école primaire. Il a précisé qu’outre les langues, le programme d’enseignement intégrera l’apprentissage du coran et de l’arabe.
Il a par ailleurs indiqué que l’enseignement est obligatoire au primaire et au collège. Cependant au lycée, les élèves feront désormais un cycle tronc commun, et vont se spécialiser durant les deux dernières années dans les filières dites sciences sociales, sciences et techniques.
Concernant l’enseignement privé, le porte-parole du gouvernement a affirmé que l’enseignement dispensé dans les écoles privées doit être le même que celui du public, et que les enseignants doivent satisfaire de hautes exigences en termes de qualité.
Toujours par rapport à ce sous-secteur, il a annoncé que désormais, tous les directeurs d’écoles privés, doivent être de nationalité mauritanienne.
En outre, le ministre a déclaré que la question des langues occupe un chapitre important, notant que la langue arabe est enseignée à tous les niveaux en tant que langue d’ouverture et d’enseignement. A cela s’ajoute l’introduction des langues nationales, dès le début du cursus scolaire. Leur enseignement sera déterminé en fonction la situation sociodémographique de chaque zone.
Pour ce qui est de la langue française, elle sera enseignée dès la deuxième année en tant que langue d’ouverture et d’enseignement de certaines matières. Le porte-parole a également déclaré que l’anglais sera enseigné dès la première année du collège.
Selon M. la ministre, ces mesures permettront aux élèves de poursuivre leurs études post bac en arabe, en français ou en anglais selon les cas.
S’agissant de la mise en œuvre de ces réformes, elle démarrera dès 2024 et cela pour deux ans. Ces deux années transitoires permettront d’introduire les langues nationales et de faire une évaluation avec le concours d’institutions internationales reconnues.
Questions diverses
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a répondu à une série de questions liées à l’actualité nationale.
S’agissant de l’action de Taazour auprès des couches vulnérables, il a déclaré que les 6 milliards mobilisés dans le cadre des cash transferts au profit de populations nécessiteuses est utile. les 65 mille familles bénéficiaires figurent dans le registre social et les montants qui leur sont alloués permettront d’améliorer leurs conditions de vie.
Répondant à une question relative à la concertation organisée par le ministère de l’Intérieur avec les partis politiques, le porte-parole du gouvernement a estimé qu’à l’approche des échéances électorales, il est bien normales qu’il y ait eu des concertations afin de mieux préparer ces élections. L’objectif selon lui, est d’arriver à un consensus autour des points clés à traiter.
Il a déclaré que la révision du code électoral, le mandat de la commission électorale nationale indépendante qui expire en avril, le fichier électoral, le renouvellement des cartes nationales d’identité et le vote des mauritaniens de la diaspora, ont été au cœur des débats.
Avant de clore son intervention sur ce point, le porte-parole a souligné que les partis politiques auront à formuler des recommandations qui seront traitées par une commission tripartite.
Enfin, le porte-parole du gouvernement s’est exprimé au sujet des résultats des différents examens nationaux. Il a dit avoir eu échos des revendications de certains candidats, par rapport aux notes qui leur ont été officiellement attribuées.
Le ministre a rappelé la procédure de sélection qu’il juge rigoureuse, il a toutefois précisé qu’il peut y avoir des erreurs mais que les dossiers seront traités au cas par cas, ainsi ceux qui ont été lésés seront rétablis dans leurs droits, a-t-il conclu.
Compte rendu : Amadou SY/mbs
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