Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi, à Nouakchott, les résultats du Conseil des ministres tenue dans la matinée.
Il s’agit des ministres de l’Equipement et des Transports, porte-parole du gouvernement, M. Nany Ould Chrougha, des Affaires économiques et de la promotion des Secteurs productif, M. Ousmane Mamoudou Kane, et de l’Education nationale et de la Réforme du Système éducatif, M. Brahim Vall Ould Mohamed Lemine.
Intervenant en premier, le Porte-parole du gouvernement a indiqué que le Conseil a examiné et adopté plusieurs projets de décrets et de communications ; dont un projet de communication portant sur la stratégie nationale de lutte contre la corruption révisée et un décret complétant certaines dispositions du précédent décret relatif à l’adéquation et à la simplification du régime salarial des fonctionnaires, agents et contractuels de l’Etat.
Interrogé sur le bilan des trois dernières années du pouvoir de Son Excellence le Président de la République, le porte-parole du gouvernement a déclaré que le peuple les a vécus dans la fraternité, la justice et la sécurité. Et ce, malgré la situation locale et internationale difficile et les troubles sécuritaires dont la région a été témoin, soulignant que pour y faire face l’État a diversifié les mécanismes de solidarité au profit des couches vulnérables de la société à travers la création de TAAZOUR et de la Caisse nationale de sécurité sociale et de solidarité.
Le porte-parole a souligné que cette période a connu la croissance de l’économie productive, comme l’agriculture, l’élevage et la pêche, ayant permis le contrôle de tous les indicateurs économiques à tous les niveaux, et l’amélioration des infrastructures notamment dans le domaine de l’éducation et des routes.
En réponse à une question relative à l’évacuation des citoyens mauritaniens du Soudan, il a affirmé que le processus d’évacuation a débuté fin de la semaine dernière, bien que ce n’était pas facile. « Nos concitoyens sont maintenant en Arabie Saoudite et arriveront mercredi soir à Nouakchott. Nous remercions les pays qui ont contribué à l’opération, en particulier le Soudan et le Royaume d’Arabie Saoudite », a- t-il noté.
Dans sa réponse à une question sur la participation de certains ministres à la campagne électorale du parti INSAF, le porte-parole du gouvernement a expliqué que ceci n’affectera guère le travail de leurs départements, soulignant qu’ils le font en tant qu’adhérents du parti.
Commentant la communication relative à la stratégie nationale de la lutte contre la corruption révisée, le ministre des affaires économiques a indiqué que notre pays disposait d’une stratégie depuis 2010, sauf que depuis son investiture le président de la République a fait de la lutte contre la corruption une priorité.
Ayant fait le bilan de la mise en œuvre de la stratégie de 2010, de ses points forts, ses faiblesses, avec les réalisations et les acquis, il a été jugé nécessaire de faire une révision de la stratégie.
La présente communication passe en revue les grands changements survenus dans le pays ces dernières années dans le domaine de la lutte contre la corruption. Elle dresse également les enjeux liés à son exécution, tout comme le plan d’action de 110 activités dont la mise en œuvre coutera environ 1 milliards MRU sur la période de 2023-2030.
Le ministre a précisé que l’intérêt stratégique de ladite stratégie, c’est qu’elle identifie les secteurs foyers de la corruption et les fonctions qui sont sujet à la corruption au sein de ces foyers.
L’autre aspect de la stratégie, c’est qu’elle intègre la communication comme volet indispensable dans la sensibilisation des citoyens sur les méfaits et les actes législatifs et réglementaire en matière de corruption.
Dans le cadre de cette communication, il est prévu la célébration d’une journée dédiée à la diffusion du contenu de cette stratégie. Une journée qui sera supervisée par le Président de la République et au cours de laquelle sera décerné un trophée à la personne ou à l’institution jugée la plus performante en matière de lutte contre la corruption dans notre pays.
En réponse à une question sur les garanties de la nouvelle stratégie, M. Ousmane Mamoudou Kane a affirmé que la mise en œuvre de la stratégie sera assurée à travers la création d’une structure qui veillera sur sa mise en œuvre effective.
« Il s’agit d’un engagement fort de la part du gouvernement afin de mettre fin à ce phénomène», a fait remarquer le ministre.
Au sujet d’une question qui prétend que la création par l’APIM d’un grand nombre d’entreprise participe à la corruption, le ministre a fait remarquer que la création en soi d’entreprises n’est pas source de corruption ; par contre elle participe à la croissance de l’économie nationale.
L’enjeu, poursuit le ministre se situe au niveau de l’usage par ces entreprises de leur statut légal pour participer à la corruption à travers les marchés publics.
Au terme de son intervention le ministre a passé en revue le bilan de la visite de la délégation de notre pays à Washington ayant participé aux réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Au sujet du projet de décret complétant certaines dispositions du précédent décret relatif à l’adéquation et à la simplification du régime salarial des fonctionnaires, agents et contractuels de l’Etat et des établissements à caractère administratif, le ministre de l’Éducation Nationale a fait savoir que les formateurs dans les écoles de formation des instituteurs bénéficieront de certains droits, qui ont fait objet de pétitions depuis longtemps.
Par ailleurs, il a noté que le système éducatif national subit une profonde transformation à la lumière de la réforme entamée avec la loi directive, soulignant que le département a commencé la mise en œuvre de l’école républicaine étant l’une de ses caractéristiques les plus importantes.
Le ministre a ajouté que parmi les efforts déployés pour prendre soin des ressources humaines, figurent les augmentations significatives dont ont récemment bénéficiées les prestataires de services de l’enseignement, soulignant la poursuite des efforts visant à créer les conditions appropriées pour améliorer l’image des établissements d’enseignement, renforcer les capacités des enseignants et réviser nos programmes scolaires.
M. Ould Mohamed Lemine a passé en revue les différentes mesures qui ont été prises pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement et l’augmentation du taux de réussite dans les concours nationaux. Parmi ces mesures, explique- t-il, l’organisation et la diffusion de cours de soutien sur l’ensemble du territoire national, notamment pour les élèves en classes préparatoires.
En réponse à une question sur l’apport de l’enseignement privé, le ministre a affirmé qu’il constitue un levier important de l’éducation nationale et a apporté des contributions significatives. Cependant, ce secteur privé subit des déséquilibres, d’où l’impératif de l’organiser et contrôler son fonctionnement pour qu’il soit en conformité avec les nouvelles orientations du système éducatif.
C’est pourquoi, a-t-il dit, le département est disposé à collaborer avec les acteurs de ce secteur privé afin de les accompagner dans ce processus d’organisation du secteur.